Nau Belles Rencontres: 11, 12 & 13 avril - Programme du dimanche

Vous avez pu vous imprégner du prgramme du samedi durant plusieurs jours: je vous dévoile celui de dimanche 

Les jours défilent, comme tournent les pages d'un livre oublié sur une chaise longue , face au vent !

Peut être n'êtes vous pas libre samedi 12 avril pour venir découvrir les livre, assister aux tables rondes et participer aux ateliers.

Il vous reste dimanche pour vous rattraper

Dès 10h les jeunes enfants sont attendus pour une animation lecture avec cubes illustrés d'après les albums de Véronqiue Vernette avec un jus de pomme accompagné d'un boudoir offerts

A 11h , sur le marché , vous pourrez écouter les tartines poétiques accompagnées de danse proposées par la compagnie La cabane

A 11h également une table ronde avec les éditions du Sonneur et Le passager clandestin  "rééditer des textes oubliés pour les faire découvrir ou redécouvrir" avec Gérard Lambert comme médiateur

12h Apéro lectures "Dernier chapitre" ed Joca Seria par Gérard Lambert-Ullman et "Le syndrome Shéhérazade" ed de L'Attente par Eric Pessan

15h atelier avec Laurie Cohen auteure de "Et toute la ville s'éveille" édité par Balivernes Prix Petit Grain de Sel 2014

15h tartines poétiques sur le quai

15h Table ronde "Un salon d'éditeurs, quel rôle pour la chaîne du livre?" animé par Eric Pessan avec les éditions de L'Attente, des ronds dans l'O et Quidam

16h Tartines poétiques par la compagnie La Cabane sur la promenade du port

16h30 Un auteur, un éditeur -Médiateur Gérard Lambert avec Alain Mala Cénomane et Jean Claude Leroy, Pascal Arnaud Quidam  et Catherine Ysmal et Yves Torres

16h30 Atelier d'illustration : figurines 3D Pliage et découoage avec patrick Pasques

18h : Jeu littéraire

Si vous souhaitez y passer la journée il vous sera possible d'acheter une collation

Comments

[Michel Baudelle]

On a le teint fripé et l'œil bas, parce que c'est vendredi, que la semaine a duré au moins dix jours et qu'on a oublié hier d'acheter la baguette du petit-déj. On s'en veut, on se collerait bien
une claque mais cela n'arrangerait rien. Alors on sort, on trouve qu'il fait frais, on préfère ne pas y penser. La boulangerie est à quatre minutes à pied. Les mains dans les poches, on sent entre
ses doigts les pièces de monnaie que l'on va convertir pronto en croûte, mie tiède, croustillements. On se dit que ce n'est pas plus mal, cet oubli, on va déjeuner frais. Le moment vient de
traverser la rue, on jette un coup d'oeil à droite. Rien. Un coup d'oeil à gauche. Presque rien, mais pas tout à fait. Un truc inhabituel dans le paysage. Un intrus. Panneau bleu pétant, en forme
de flèche. Une brocante? On s'approche parce qu'on a pas pris ses lunettes (pour aller acheter une baguette?). On lit Salon de la Petite Edition. On relit. On se dit il y a maldonne. On est pas
dans le coin depuis bien longtemps, mais on a quand même eu le loisir de se rendre compte qu'on était pas à St Germain des Prés et que le troquet du port ça n'était pas le Flore. On est perplexe,
mais on a des priorités, alors on va d'abord acheter la baguette. Un peu plus tard, devant un café bien fort. l'esprit s'éclaircit, et comme la curiosité a été piquée et que l'on a rien d'autre à
faire, on remet le caban et on reprend le jeu de piste là où on l'a laissé.
Trois jours plus tard, devant un autre café, encore plus fort, on est pas tout à fait remis des belles émotions auxquelles nous a conduit le panonceau bleu pétant.
On a vu, lu, entendu trop de choses épatantes. On avait perdu l'habitude. On a la nostalgie lourde comme une gueule de bois. On aimerait pouvoir se dire; ils vont remettre ça
vendredi-samedi-dimanche prochains, mais on sait bien que ça n'arrivera pas. Que c'est déjà une fichue chance, un fieffé coup de pot, d'avoir été témoin de ces passions littéraires tranquilles, de
cette affection pour les textes, de ces belles connivences. On avait un peu oublié comme ça va bien ensemble, les mots et les sourires. Ces gens-là s'appellent Le Sel Des Mots. Ce sont des
résistants, des guérilleros, des francs-tireurs, des héros inconnus. Leur cause, ce sont ces livres qu'ils vous mettent sous les yeux, ces livres que sans eux on n'aurait jamais connus. Leurs
auteurs, aussi! Et leurs éditeurs! Comme on est pas à St Germain, ils et elles ne se prennent pas au sérieux. Font passer les textes avant le reste. Orpailleurs, contrebandiers, éclaireurs. On
aimerait les avoir pour amis, tous, pas la peine de trier.
Un peu plus tard, au téléphone, on raconte tout ça à des amis parisiens.
Ils écoutent, laissent patiemment s'épancher l'enthousiasme (ils sont parisiens, il en faut pour les émouvoir).
Finalement, ils demandent; Et tout ça, c'était chez toi? Là-bas? Au...?
On tonne;
Oui, mon vieux! Au Pouliguen!